LESLIE : Du coup, quand on vous a versé ces archives…donc la productrice, est-ce qu’elle est déjà intervenue dans le classement et sous quelle forme elle vous a versé les archives que vous avez classées par la suite ?

JEAN-PHILIPPE : Alors là, ce qui est intéressant, c’est que vraiment on avait une militante qui était déjà sensibilisée à la question, était consciente de l’importance de déjà conserver ses archives et ce qui fait que du coup lorsqu’elle nous les a confiées, ils étaient déjà dans des petites boîtes d’archives (certes qu’on a changées) mais il y avait déjà quand même un certain conditionnement qui n’était pas simplement le carton de déménagement que parfois on trouve, voire parfois ça peut arriver qu’on récupère des archives dans des sacs poubelles… c’est pas dramatique en soi si à l’intérieur, c’est en bonne état. Pour Léa Filoche, c’est vrai qu’elle a en plus été disponible quand on a eu des questions à lui poser sur : à quel moment elle a été responsable mutualiste étudiante etc. avant même qu’on recueille son témoignage… après le fait de recueillir son témoignage a encore complété les infos mais elle a accompagné le placement de son fonds assez facilement et c’est vrai que là, l’intérêt est que tout a pu être fait à peu près en même temps, c’est-à-dire qu’on va dire sur un an et demi entre le moment où elle nous a confié ses archives, le moment où ça été classé, le moment où le témoignage a été recueilli, ça s’est passé assez vite. Ce qui n’est pas toujours le cas parce que ça dépend aussi de…est-ce qu’on a les financements pour traiter les fonds ? Est-ce que l’on a les gens compétents, les archivistes qui sont là et qui peuvent classer ces archives-là ? Et donc parfois ça arrive que l’on ait des fonds qui donc arrivent dans des conditions beaucoup moins correctes. Et qu’en plus on le laisse en « stand-by » pendant deux, trois ans le temps de pouvoir s’y remettre. Ça c’est la programmation des classements qui fait que maintenant qu’en plus on a signé une convention avec les Archives Nationales,  ça nous oblige à programmer les choses et être quand même ouvert à l’imprévu, sinon on peut rater des occasions.