CLAIRE : Qu’est-ce que tu peux nous donner comme exemple de fonds versé, de type de document que vous pouvez recevoir ou collecter auprès de différents publics ?

JEAN-PHILIPPE : On peut distinguer en fait…on aime bien parler en archive, en terme de producteur… donc on va distinguer trois types de producteur. Soit on a vraiment des structures étudiantes, généralement c’est des associations… elles ont leur fonctionnement, les archives sont des traces de leur fonctionnement, ça fait un certain type d’archive. On a aussi les archives de militants ou de militantes. Là forcément, un militant ; il a généralement été aussi un militant lycéen. C’est rare qu’il ait complètement abandonné tout engagement civique après…donc c’est plus la logique d’engagement de la personne qui va faire que ça va structurer le fonds d’archives… et puis on a aussi ce qu’on appelle : les mobilisations étudiantes. C’est-à-dire que depuis 1968, il y a un certain nombre de mobilisations contre des lois, contre des réformes, etc. qui généralement vont bien au-delà des structures étudiantes préexistantes et donc ça prend la forme d’assemblée générale, de coordination…et donc là, on a des archives d’un autre type, parce qu’il y a aussi des banderoles, des pancartes, il y a aussi…l’essai de pouvoir filmer des assemblées générales, des coordinations. Donc là, on approche un peu de ce qu’on pourrait appeler des éphémères.

CLAIRE : Qu’est-ce que c’est que des éphémères ?

JEAN-PHILIPPE : Normalement, c’est vrai que… je crois que ça s’utilise plutôt en bibliothèque, mais en gros un éphémère est une production qui normalement a un usage « sur le moment » et pas du tout pensée pour être conservée, pour être cataloguée, pour être indexée… ce qui fait que souvent dans les tracts, les militants oublient de mettre l’année et donc il faut reconstituer avec les calendriers perpétuels pour savoir si c’était en 1976 ou 77 ou en 78…et que donc on a ces éphémères qui effectivement sont produits sur le moment (c’est le cas de toute archive) mais là, on est vraiment dans une logique d’urgence qui fait que souvent le B.A.BA qui permet de dater un document, qui permet de le situer s’est un peu oublié.