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Verser un fonds aux Archives Nationales : Conditions de la communication des archives orales au public

Transcription :

JEAN-PHILIPPE : Dans un autre registre, maintenant que l’on a ces témoignages, ces archives qui sont aux Archives Nationales, est-ce que pour le public (grand ou petit d’ailleurs) c’est assez facile d’utilisation, de consultation ? Est-ce qu’il y a quelques précautions supplémentaires à avoir ? Est-ce qu’on y accède comme pour le reste des archives ?

MARTINE : Je dirais que l’accès aux témoignages oraux subit les mêmes contraintes que les archives audiovisuelles dans leur ensemble en sachant en même temps que l’on est à une charnière de notre fonctionnement. C’est-à-dire que jusqu’à présent effectivement quand un lecteur demandait… déjà il n’y a aucune communication le jour même qui peut se faire, contrairement aux autres archives où les lecteurs peuvent demander des documents et les avoir le jour même. Pour les archives audiovisuelles, c’est forcément une communication qui se fait en différé. Si ce sont des archives audiovisuelles qui sont analogiques, on numérise systématiquement les documents qui sont demandés et donc, c’est l’exemplaire numérique qui est donné en consultation. A ce temps-là, s’ajoute également un temps qui peut être le temps d’instruction, si ce ne sont pas des archives qui sont librement communicables. Là, effectivement, il y a toute l’instruction de la demande de dérogation si ce sont des archives publiques ou la demande d’autorisation si ce sont des archives privées. Plus évidemment derrière si vous avez un contrat du témoin qui dit qu’il veut donner l’autorisation au coup par coup, au fur et à mesure qu’il y a des demandes d’autorisation, il faut en plus le solliciter pour recueillir son autorisation. Donc tout ça fait que ça ne peut pas être simultané. Pour autant, si on prend le cas simple des archives qui sont librement communicables, pour lesquelles le témoin a donné une libre autorisation de consultation, et des documents nativement numériques ou au moins numérisés, là où effectivement ça pourrait être plus facile, c’est vrai que, là encore, on est en consultation différée. Mais actuellement les Archives Nationales sont en train de mettre en place une nouvelle plateforme d’archivage électronique dans le cadre du projet « ADAMANT »[1] qui s’appuie sur une plateforme, le projet interministériel « VITAM[2] » qui permettra dans peu d’années aux chercheurs d’avoir accès directement aux archives électroniques qui les intéressent, que ces archives soient des archives issues de la bureautique ou d’applications informatiques ou de messageries ou d’enregistrements oraux, sonores.. Effectivement pour l’instant, on est sur quelque chose d’encore, assez restreint du fait de ces contraintes de communication, mais qui, d’ici 2019, aura un petit peu plus de fluidité.

 

[1][1] Le projet ADAMANT, pour Administration Des Archives et de leurs Métadonnées aux Archives Nationales dans le Temps, est d’abord un projet d’adaptation de l’ensemble d’une chaîne d’archivage.

[2] Projet interministériel Archivage Numérique VITAM : Trois ministères, Affaires étrangères et Développement international (MAEDI), Culture et Communication (MCC), Défense (MinDef), responsables de la conservation des archives de l’État ont mutualisé leurs efforts pour répondre ensemble à l’enjeu de l’archivage numérique tout au long de leur cycle de vie. Il a été lancé officiellement le 9 mars 2015 et a pour objectif le  développement logiciel  de solutions d’archivage sous licence libre et la mise en place de plateformes d’archivage.




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