LESLIE : Du coup selon vous, selon votre point de vue d’archiviste, qu’est-ce qui va différencier un bon témoin d’un mauvais témoin ou une bonne interview d’une mauvaise interview ?

JEAN-PHILIPPE : A priori c’est vrai que notre point de vue d’archiviste va être plus une logique documentaire, on est plus à la recherche d’informations que d’émotions ou même de sonorités voir musicales qui peuvent être aussi importantes. Mais du coup, comme notre logique est documentaire, il y a quasiment pas de mauvais témoins ; c’est à dire que même pour reprendre l’exemple du témoin pas bavard de tout à l’heure qui avait fait un témoignage qui durait même pas une heure alors que quelqu’un d’autre de la même époque, de la même tendance pouvait en parler pendant trois, quatre heures ; même dans cette petite heure, il y a quand même des informations intéressantes après effectivement, il y en a moins quantitativement, de manière qualitative peut-être qu’il y a des informations qui sont plus discutables que d’autres mais globalement quand même il y a toujours quelque chose à sauvegarder de ce témoignage-là, ce qui fait qu’on essaye d’avoir une couverture assez large en fonction de nos moyens, des différentes générations, des différentes orientations…après on peut dire que…comme nous s’intéresse plutôt aux engagements étudiants, on pourrait dire que du coup les mémoires étudiantes qu’on conserve sont plus des mémoires étudiantes engagées et que ça serait aussi intéressant d’avoir des témoignages étudiants non-engagés…alors ça effectivement, c’est une critique recevable mais disons que c’est la construction de notre corpus qui fait que tout ce qui est engagement étudiant est nôtre…après effectivement pour les non-engagés, ça sera encore un autre chantier que l’on aimerait bien pouvoir mener mais pour l’instant on en a pas les moyens.