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Jalons historiques – Les sources orales en Europe au 20e siècle

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Quelques jalons historiques – l’Europe au 20e siècle

 

En Europe à la fin des années soixante

 

En Europe, l’histoire orale se développe surtout à la faveur des mouvements contestataires des années soixante et se construit dans une opposition à l’histoire académique et institutionnelle. On retrouve l’opposition top-bottom et bottom-up des Etats-unis. Elle se développe notamment : 

 

En Angleterre, autour de la culture des classes populaires (dans la lignée de Richard Hoggart : The Uses of Literacy = la culture du pauvre, publié en 1957) et de la dialectologie. Elle est particulièrement dynamique pour ce qui concerne les populations « d’en bas » (ouvriers, mineurs, minorités religieuses, syndicats, enfants, femmes).

 

En Italie, l’histoire orale est marquée par le poids du fascisme et l’interrogation sur ses origines et les phénomènes de mémoire et de silence, les luttes ouvrières et paysannes. Dans les années 70 sur les mouvements révolutionnaires d’extrême gauche (Instituto Ernesto de Martino à Milan  http://www.iedm.it/, ou terroristes Luisa Passerini du département d’histoire de Turin).

 

En Allemagne : à partir de la fin des années soixante se renouvellent les interrogations sur la société allemande sous le nazisme et les rapports que les allemands entretiennent avec leur passé récent. Notamment les enquêtes de l’Institut fur die Zeitgeschichte de Munich sur la Bavière nazie, les « Histoires de vie et groupes sociaux de la Ruhr de 1930 à 1969, par le groupe LUSIR de l’université d’Essen sous la direction de Lutz Niethammer.

Après la chute du mur de Berlin et la réunification, émergent les questions des crimes communistes et des crimes contre les juifs en ex-RDA.

 

Et en France

 

La méthode historique officielle s’inscrit dans une « professionnalisation des méthodes des historiens : sources écrites, méfiance de l’histoire récente, objectivité et distance à l’égard des faits. La science historique française se distingue ainsi du journalisme et de l’histoire amateure.

Le recours aux sources orales, aux récits, à l’observation relève des pratiques folkloristes, menées par des comités d’histoire locale ; C’est dans ce cadre, la conservation des contes, musiques et patois locaux avant qu’ils ne disparaissent, que sont constituées à la fin du 19eme  . les « Archives de la parole »sous l’égide de Ferdinand Brunot qui s’appuient sur la technique du phonographe.

Ecoutez les Archives de la Parole sur le site de Gallica : http://gallica.bnf.fr/html/und/enregistrements-sonores/archives-de-la-parole-ferdinand-brunot-1911-1914

En 1939, au sein du nouveau musée des Arts et Traditions populaires  est ouvert un département d’Ethno-Musicologie qui lance dès le premier été sa première enquête orale en Basse-Bretagne sur le thème de la danse, de la musique, du chant et des cérémonies rituelles.

 

Dans les années 20, dans un contexte d’accélération de  l’exode rural, le mouvement des Annales de Marc Bloch (1886-1944) et de Lucien Febvre (1878-1956) est l’occasion du rapprochement des méthodes folkloristes et historiques autour de l’histoire provinciale, mais la seconde guerre mondiale vient contrarier les réflexions méthodologiques initiées par Marc Bloch sur la preuve historique et la validité du souvenir et le débat qu’il entretien avec le sociologue Maurice Halbwachs sur une connaissance vivante des mémoires collectives et populaires.

Les méthodes d’enquêtes orales et d’observation participante  se développent donc jusque dans les années soixante, essentiellement en ethnologie pour l’étude des peuples « exotiques » et dans les études « folkloristes » autour du réseau des Arts et Traditions Populaires. L’histoire privilégie toujours les sources écrites tandis que la sociologie découvre les études quantitatives.

 

 

 

 

 

 




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