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Qui peut exercer des droits lors d'un entretien filmé ou enregistré? Ceux qu'on ne voit pas et n'entend pas

Transcription :

Anne Laure : Rosa, dans ta pratique de collecte d’archives, quelles sont les personnes que tu prends en compte spontanément.

Rosa : De toutes évidences la première personne à laquelle nous pensons c’est le témoin parce que c’est lui qui va donner sa parole, c’est lui  qu’on doit respecter et que cette parole soit protégée jusqu’au bout. Et donc savoir exactement pourquoi dans quel objectif on va faire ce témoignage. Ensuite il faut tenir compte que je le fais d’un point de vue institutionnel nous sommes un observatoire institutionnel dans lequel nous côtoyons différents types de personnes  ça peut être des caméramans, des chercheurs, des étudiants. Rien que la caméra, il ya des personnes de profils différents avec des horizons différents, avec des institutions différentes, à chaque fois ce sont des positions différentes que je dois respecter. A partir du moment ù je tiens compte de cette superposition des personnes, je dois adapter des autorisations, des signatures et savoir que chaque entretien a son profil différent.

Anne Laure : Effectivement il ya deux catégories de personnes dont il va falloir prendre en compte les droits quand on prépare ou qu’on a fait une collecte et qu’on veut formaliser les autorisations. Une première catégorie de personnes qui sont les personnes qu’on ne voit pas ou qu’on n’entend pas. On voit qu’il y a deux catégories de personnes dans cet ensemble là.

 Et il ya un autre ensemble de personnes dont on va devoir respecter les droits, ce sont celles qu’on voit ou qu’on entend.

Alors, première catégorie de personnes : celles qu’on ne voit pas ou qu’on n’entend pas. Le photographe, si c’est une collecte de photographies, , le réalisateurs, si c’est une archive audiovisuelle qui est en train d’être constituée, si c’est un enregistrement sonore, la personne qui conduit l’entretien sans nécessairement tenir la caméra ces trois personnes vont pouvoir revendiquer un certain droit qui est le droit d’auteur. Et toujours parmi les personnes qu’on ne voit pas ou qu’on n’entend pas mais qui peuvent exercer un droit, ce sot els producteurs. Producteur de l’enregistrement sonore et producteur de l’enregistrement audiovisuel.

Rosa : oui et en effet, selon le lien que nous avons avec les personnes qui sont en train de produire ces entretiens ça change énormément. Par exemple si nous  sommes en lien avec une association ça va être totalement différent si c’est un laboratoire ou une institution d’état. Cette démarche, doit se faire en amont, essayer en amont d’avoir tous les aspects, notamment de l’exploitation de ces documents, car les répercussions sont très fortes. Il faut toujours tenir compte qu’on ne va pas être présent  à un moment donné et qu’on doit transmettre vers les collègues qui vont prendre nos responsabilité, de laisser des documents, une trace signée vraiment importante car il peut y avoir des ayants droits qui peuvent revenir dix ans après et on ne connait pas les répercussions d’un témoignage. Ca peut être des choses que nous n’avons même pas soupçonnées à un moment donné et on se rend compte de cette archive quand les personnes ne sont plus là. IL faut se  protéger il faut protéger l’institution et il faut protéger  tous les auteurs.

Anne Laure : lorsque vous .êtes en train de faire une collecte, vous devez prendre en compte et savoir qu’à un moment vous devrez obtenir l’ autorisation de ce photographe ou de ce réalisateur ou de cet auteur de l’entretien sonore au titre du droit d’auteur et pour l’institution que ce soit un établissement de recherche une bibliothèque publique, une association, un particulier. Cette entité là qui élabore l’enregistrement sonore ou audiovisuel, qui va donc être producteur de l’enregistrement sonore ou audiovisuel, c’est important qu’il formalise l’autorisation qui est donnée pour pouvoir diffuser l’archive.

Rosa : l’idéal n’existe pas ; généralement lorsqu’il s’agit de source orale,  histoire orale, la première chose à  prendre en compte, c’est la confiance. La confiance des personnes qui le produit, la confiance des personnes qui vont le valoriser, la confiance des personnes qui donnent le témoignage. Parfois il ya des détails auxquels on ne pense pas, mais  avant de faire le traitement, on doit forcément entrer en dialogue avec les personnes qui on fait partie de ce témoignage pour pouvoir rattraper les choses qui n’ont pas été faites à temps. Parce qu’on oublie parfois certains détails. Et nous sommes dans une totale évolution actuelle de la valorisation de fonds, rien que l’apparition des bibliothèques numériques fait que tous les documents doivent des fois se mettre à jour, revenir sur certains documents, demander des autorisations après la signature. C’est quelque chose d’évolutif, quelque chose dans lequel on doit maintenir un rapport avec ce témoin. Personnellement j’attache beaucoup d’importance à ce lien, à ce qu’il ne se rompe pas au moment où la caméra cesse de filmer. Ca va au-delà parce que ce sont des rapports de confiance qui sont pou l’institution et pour toute l’existence de ‘institution.




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