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La géo-histoire sur le terrain : sur les traces des Italiens à Argenteuil

Transcription :

Sur les traces des Italiens à Argenteuil

CLAIRE : Tu parlais, d’Argenteuil, tu fais des parcours sur les traces des italiens à Argenteuil, donc par où on commence pour pouvoir comprendre et percevoir cet investissement des italiens ?

 

ANTONIO : La géohistoire sur le terrain… C’est un travail d’exploration. Il faut le dire tout de suite. C’est à dire que ce n’est pas une question de « faire une ballade », en tant que « découvrir des choses », mais de reconnaitre des signes La première question c’est de faire la description du voyage pour aller vers Argenteuil. Argenteuil, c’est « Paris » mais c’est aussi en dehors de Paris.

CLAIRE : Argenteuil, c’est à quelques kilomètres de Paris, à l’ouest.

ANTONIO : Oui, c’est en quatrième zone, pour arriver de Paris à Argenteuil. Il faut passer deux fois la seine. La gare c’est important car c’est le point de départ pour entrer dans Argenteuil mais c’est aussi le point d’arrivée à partir de l’économie industrielle de la ville. C’est l’économie qui va poser les grands bâtiments et usines au bord de la Seine et qui va organiser tout un réseau des chemins de fer. Il faut les chemins de fer pour arriver à Argenteuil. Maintenant il ya aussi le RER, mais il fallait les chemins de fer. Là c’est un vrai voyage pour quelqu’un qui arrive de l’Italie, parce que moi j’étudie les Italiens les italiens arrivaient à la gare de Lyon. Normalement tu prenais le train en Italie pour arriver sur Paris, là ce n’était pas choisi, tu devais arriver à la Gare de Lyon. Et justement, la plupart des italiens arrivaient à la Gare de Lyon et se posaient dans les allées autour, au faubourg Saint-Antoine, et dans le 11ème, le 12ème, le 20eme. Là c’était plus simple, justement tu arrives dans une grande gare et la ville c’est déjà une grande ville, tu ne la connais pas, là c’est très difficile de rentrer dans la ville. C’est plus facile de faire un voyage en train d’un pays à l’autre que rentrer dans la ville. Toutes les études de l’Ecole de Chicago te montrent ça, la chose la plus difficile c’est d’organiser sa vie, du collectif dans la ville que tu ne connais pas. Alors Argenteuil c’est l’exemple qu’en effet il ya une certaine filière migratoire qui arrive gare de Lyon mais après trouve le moyen ‘arriver dans un autre part. Ils doivent prendre un bus, moi je l’ai découvert avec la mémoire. Je l’ai entendu dans les récits de mémoire : il ya avait un transport public. En effet il ya avait le bus numéro 20, qui est encore là, qui est à côté de la Gare de Lyon, ce n’est pas devant la Gare de Lyon, c’est à côté, il faut le chercher, mais c’est là et il ya cent ans c’était déjà là. Et là tu peux arriver à la Gare Saint Lazare, une autre Gare, et d’une gare à l’autre tu traverses la ville du Sud à l’ouest. Et là, tu prends le train pour Argenteuil. Une fois que tu es arrivé à Argenteuil, les Italiens arrivaient à Argenteuil, mais c’était des immigrants tout à fait…les premières traces que j’ai trouvées ce sont les années 90 du 19ème siècle. Ils habitent au dehors de la ville d’Argenteuil. Ils habitent sur les collines, ils n’y a pas de maisons, il y avait les collines, i y avait le gypse. Alors le gypse ça devient important, pour faire l’extraction du Gypse. En effet, il ya tout une usine, A partir du 19 e siècle tellement important que le gypse arrive aussi aux Etats-Unis, pour bâtir New York ils ont utilisé le gypse d’Argenteuil. Mais moi j’arrive là avec un groupe tout ça c’est quelque chose de connu, je fais la médiateur scientifique, tout ça, mais avant c’est important d’avoir l’œil, l’oreille, les sens pour reconnaitre la disposition des lieux. Alors d’Argenteuil il faut se promener à pied, c’est meilleur, parce qu’en plus on va chercher la colline. Il y a des collines qu’on peut chercher, il y a Orgemont et sinon il y a Volembert on peut faire les deux, et on verra tout de suite que pour arriver sur la colline il ya des rues où il ya des boutiques, des négoces, c’est vrai que maintenant c’est populaire, maintenant encore aujourd’hui , ou il y a maintenant plutôt … ce sont des Turcs, mais je peux provoquer la rencontre avec les gens qui habitent là, je peux provoquer la rencontre aussi avec les cafés, qui sont plutôt turcs ou maghrébins, mais si je dis « on est là pour chercher les italiens », tout de suite, ils parlent des italiens. Ils ne sont pas italiens, mais ils gardent une mémoire des italiens. Et puis je peux retrouver des signes. C’est important je peux retrouver des bâtiments, une certaine typologie de bâtiments, alors la typologie italienne, maintenant c’est quelque chose qui est connu, je crois c’est aussi rechercher une certaine relation avec l’espace vert, avec les jardins, avec les jardins pas seulement fleuris mais aussi les jardins pour manger, potagers. Et là c’est vraiment une culture qu’ils apportent, une culture de la méditerranée, les italiens ont besoin,-sinon ils habitent la ville, ils habitent Paris, mais s’ils sortent de Paris, ils ont besoin tout de suite de chercher la terre ; Et aussi certains types d’arbres, des fruits peut-être, aussi à Argenteuil, les figuiers peut-être. Alors là c’est intéressant parce que il ya avait déjà une présence avant les italiens, des vignobles, des figuiers, mais ce sont les italiens qui vont proposer une relance de tout ça, pas au niveau de l’espace public, au niveau de l’espace familial. C’est une autre question encore, le rapport entre l’espace public et l’espace familial. C’est une autre question importante. Où arrivent, dans la maison, les italiens… le pavillon italien, ils se déplacent tout là haut mais de quelle manière. Parce que l’italien il sort de sa maison. Il ne garde pas seulement l’intérieur mais il a besoin de l’extérieur. Mais la relation là bas avec l’espace public, avec les trottoirs peut-être, voilà un autre signe que tu peux aller trouver, parce qu’il a besoin de poser des choses au dehors, sur le trottoir.




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