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Antonio Canovi : Les origines de la géo-histoire

Transcription :

 Les origines de la géo-histoire


CLAIRE : Antonio Canovi, tu es historien de la mémoire et tu dis que tu es géohistorien, tu enseignes à l’université de Modène en histoire orale, en géohistoire et en histoire des migrations. Et je sais que tu pratiques des explorations dans Paris sur les traces de l’immigration italienne et j’aimerais bien que tu nous racontes comment tu fais.

La première question que je voudrais te poser c’est « c’est quoi la géohistoire, d’où ça vient, qu’est-ce que c’est que cette science ? ».

ANTONIO : D‘accord, alors qu’est-ce que c’est quoi la géohistoire. La géohistoire c’est une posture, qui maitrise des disciplines scientifiques assez différentes à partir d’une certaine idée de la géographie, c’est à dire de l’espace, pour s’orienter au niveau de l’espace, en effet, il faut maitriser différents codes, qui sont des codes justement de la géographie, la géographie qui a eu le besoin de dire l’événement dans l’espace, c’est autre chose que la géographie historique, il s’agit de reconnaitre de petits espaces.

En effet le premier qui parle de géohistoire, c’est un historien Fernand Braudel, très classique, c’est vrai que Fernand Braudel a écrit le livre fondateur, fondamental, « la Méditerranée », il a eu besoin de dire ce qui se passait sur la longue durée , dans un grand espace, un espace de croisement, tracé par des histoire » , par des événements, une histoire où les peuples se sont confrontés. Là on est entre la géographie et l’histoire. Mais, les historiens ont eu vraiment besoin de retrouver un sentiment de l’espace ; au contraire, je crois que pour les géographes c’était… pas plus compliqué, mais moins immédiat. Maintenant c’est normal pour la géographie de parler de géohistoire mais avant c’était plutôt une posture des historiens. Ils cherchaient dans l’espace, le sens du mouvement  historique. La référence plus suggestive, c’est Michel de Certeau, c’est une personnalité assez complexe, plutôt connue en France, anthropologue, politologue, théologien aussi, il était jésuite et il pose la question du point de vue, c’est à dire qu’il a tout une critique des urbanistes, de la pensée de la ville : une pensée du haut sur le bas. Il dit : « Il faut changer proposer un autre point de vue, le point de vue « ras de terre» ». La géohistoire je crois que c’est un point de vue « ras de terre ». Avec les lectures de Michel de Certeau, avant encore Braudel, ou les géographes. Parmi les géographes, il faut le dire, il y a Alexandre (nonperceptible), qui est important, il pose la question de la perception du territoire, c'est-à-dire du paysage qui est une question identitaire, très culturelle. Le paysage, ou tu l’aimes, ou tu es réfractaire, il n’y a pas de demi mesure. Il est voyageur. Il est scientifique et voyageur, comme tous les géographes. Classique. Ils font les deux. Il faisait les deux. Et il se pose des questions sur le passage entre les choses que tu …tu as la perception d’un territoire qu’on appelle paysage et la décodification de tout ça. Pour les géographes c’est plutôt calculer l’espace, pour nous c’est plutôt dé codifier les choses, les paysages que tu rencontres que tu vois. L’autre référence classique pour la géohistoire c’est tout le thème de l a représentation en tant qu’esthétique, et là c’est une école plutôt italienne, c’est l’école de peintres. Le premier qui parle de paysage dans l’’absolu c’est Titien, dans une lettre. Alors là, s’est trouvé que dans l’œil du paysage italien il y a tout la représentation classique, c’est pour ça que c’est tout plein de références sur la Toscane, ou sur la Vénétie. Les deux régions, en effet où se pose la question : « Comment représenter une certaine civilisation ? ».




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